Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/188

Cette page n’a pas encore été corrigée

Je puis donner un nom à ces sortes de modifications, ne fût-ce que pour indiquer les changemens qu’elles ont apportés à la marche ordinaire de la nature : je puis les nommer des miracles, & rechercher ensuite quelles idées je dois me faire des miracles.

Je sçais assés qu’on a coutume de regarder un miracle comme l’effet d’un acte immédiat de la toute-puissance, opéré dans le tems, & rélativement à un certain but moral.

Je sçais encore, qu’on recourt communément à cette intervention immédiate de la toute-puissance, parce qu’on ne juge pas qu’un miracle puisse être renfermé dans la sphère des loix de la nature.

Mais ; s’il est dans la nature de la sagesse, de ne point multiplier les actes sans nécessité ; si la volonté efficace a pu produire ou préordonner par un acte unique toutes ces modifications des loix de la nature, que je nomme des miracles ne sera-t-il pas au moins très probable qu’elle l’aura fait ?