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peut suspendre ou modifier à son gré les loix qu’il a données à la nature.

Ces loix sont donc, en quelque sorte, le langage de l’auteur de la nature ou l’expression physique de sa volonté.

Je conçois donc facilement, que l’auteur de la nature a pu se servir de ce langage, pour faire connoître aux hommes avec certitude ce qu’il leur importoit le plus de sçavoir & de sçavoir bien, & que la raison seule ne faisoit guères que leur indiquer.

Ainsi, parce que je vois évidemment, qu’il n’y a que le législateur de la nature, qui puisse en modifier les loix ; je me crois fondé raisonnablement à admettre qu’il a parlé ; lorsque je puis m’assurer raisonnablement que certaines modifications frappantes de ces loix ont eu lieu, & que je puis découvrir avec évidence le but de ces modifications.

Ces modifications seront donc pour moi des signes particuliers de la volonté de l’auteur de la nature à l’égard de l’homme.