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être. Je ne me suis pas fait moi-même ; je ne me suis pas donné à moi-même ce principe universel d’action : l’auteur de mon être qui a mis en moi ce puissant ressort, m’a donc créé pour le bonheur.

J’entends en général par le bonheur, tout ce qui peut contribuer à la conservation & au perfectionnement de mon être.

Parce que les objets sensibles font sur moi une forte impression, & que mon intelligence est très bornée, il m’arrive fréquemment de me méprendre sur le bonheur, & de préférer un bonheur apparent à un bonheur réel.

Mon expérience journalière, & les réfléxions qu’elle me fait naître, me découvrent mes méprises.

Je reconnois donc évidemment, que pour obtenir la fin de mon être, je suis dans l’obligation étroite d’observer les loix de mon être.

Je regarde donc ces loix, comme les moyens naturels que l’auteur de mon être a choisi pour me conduire au bonheur. Comme elles