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de plusieurs maniéres , puisque je conçois très clairement la mutation possible de ses bornes.

Si l’être nécessaire posséde une intelligence sans bornes, il possédera aussi une sagesse sans bornes ; car la sagesse n’est proprement ici que l’intelligence elle-même, en tant qu’elle se propose une fin & des moyens rélatifs à cette fin.

L’intelligence créatrice n’aura donc rien fait qu’avec sagesse : elle se sera proposé dans la création de chaqu’être la meilleure fin possible, & aura prédéterminé les meilleurs moyens pour parvenir à cette fin.

Je suis un être sentant & intelligent : il est dans la nature de tout être sentant & intelligent de vouloir sentir ou éxister agréablement, & vouloir cela, c’est s’aimer soi-même. L’amour de soi-même, ne différe donc pas de l’amour du bonheur. Je ne puis me dissimuler, que l’amour du bonheur ne soit le principe universel de mes actions.

Le bonheur est donc la grande fin de mon