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non autrement : j’en jugerois alors par ses rapports au tout, de la même manière précisément qu’un méchanicien juge de chaque pièce d’une machine. Je conclurois donc, que l’univers lui-même est comme il est, parce que sa cause ne pouvoit être autrement.

Cependant il n’en demeureroit pas moins vrai, que chaque pièce de l’univers, chaqu’être particulier, considéré en lui-même, auroit pu être autrement. La raison que j’en découvre, est que chaqu’être particulier n’étoit point déterminé en tout sens par sa propre nature. Toutes ses déterminations n’étoient pas nécessaires, au sens que j’ai attaché à ce mot. Il étoit susceptible d’une multitude de modifications diverses, & j’en observe plusieurs qui se succèdent dans tel ou tel être particulier.

Il n’en est pas de même, à mes yeux, des vérités que je nomme nécessaires : je ne puis pas dire de ces vérités ce que je viens de dire des êtres particuliers. Les vérités nécessaires sont déterminées par leur propre nature : elles ne peuvent être que d’une seule manière : c’est dans ce sens métaphysique, que les vérités