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m’ont précédé ont vu arriver toujours, me paroît d’une certitude morale. Ainsi, il ne me vient pas dans l’esprit de douter, que le soleil ne se lève demain, que les boutons des arbres ne s’épanouissent au printems, que le feu ne réduise le bois en cendres, etc.

Je conviens que mon jugement est ici purement analogique ; puisqu’il est très évident que le contraire de ce que je pense qui arrivera, est toujours possible. Mais, cette simple possibilité ne sçauroit le moins du monde contrebalancer dans mon esprit ce nombre si considérable d’expériences constantes qui fondent ici ma croyance analogique.

Il me semble que je choquerois le sens commun, si je refusois de prendre l’analogie pour guide dans des choses de cette nature.