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C’est toujours en vertu du rapport ou de la proportion d’un objet avec nos facultés, que nous parvenons à saisir cet objet, & à opérer sur les idées qu’il fait naître. Si cette proportion n’éxiste point, l’objet est hors de la sphère de nos facultés, & il ne sçauroit parvenir naturellement à notre connoissance.

Si l’objet ne soutient avec nos facultés que des rapports éloignés ou indirects, nous ne sçaurions acquérir de cet objet qu’une connoissance plus ou moins probable : elle sera d’autant plus probable que les rapports seront moins éloignés ou moins indirects. Il faut toujours pour appercevoir un objet, qu’il y ait une certaine proportion entre la lumiére qu’il réfléchit, & l’œil qui rassemble cette lumière.

Maintenant, je me demande à moi-même, si sans changer les facultés de l’homme, il étoit impossible à l’auteur de l’homme, de lui donner une certitude morale de sa destination future ?

Je reconnois d’abord, que je serois de la plus absurde témérité, si je décidois de l’impossibilité de la chose ; car il seroit de la plus