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J’ai assés montré dans les premières parties de cet écrit, combien il est vraisemblable, que les animaux sont appellés à revêtir un jour un autre état, qui perfectionnera & ennoblira toutes leurs facultés. J’ai assés fait sentir, que les moyens physiques de ce perfectionnement peuvent éxister actuellement dans l’animal, & qu’ils ont pu y éxister dès le commencement des choses. On comprend que je veux parler de ce germe impérissable auquel, je conçois que l’ame est unie, & qu’elle ne doit point abandonner. C’est cette ame unie de tout tems à ce corps invisible, qui constitue, dans mon hypothèse, la véritable personne de l’animal. Tout le reste n’en est donc que l’écorce, l’enveloppe ou le masque.

Ainsi, un chien, un cheval, un cerf, etc.

Ne sont point cette tête, ce corps, ces jambes, ces yeux, ces oreilles, etc. Que nous voyons, que nous palpons & que nous disséquons : tout cela n’est, à mes yeux, qu’un fourreau, un habit, ou comme je viens de le dire, un masque, qui nous cache la personne, & ne nous laisse appercevoir que ses actions.