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ne doit-il point renfermer pour cet être qui domine avec tant de supériorité & de grandeur sur tous les animaux !

Supposons qu’il nous fût permis de voir jusqu’au fond dans la tête d’un animal, & d’y démêler nettement les élémens de ce nouveau corps dont nous concevons si clairement la possibilité : supposons que nous découvrissions distinctement dans ce nouveau corps bien des choses qui ne nous parussent point du tout rélatives à l’oeconomie présente de l’animal ni à l’état présent de notre globe ; ne serions-nous pas très fondés à en déduire la certitude ou au moins la très grande probabilité d’un état futur de l’animal ?

Et ce grand accroissement de probabilité à l’égard de l’animal, n’en seroit-il pas un plus considérable encore en faveur de l’état futur de l’homme ?

Nous aurions donc ou à peu près cette certitude morale qui nous manque, & que nous désirons ; si notre connoissance intuitive pouvoit percer le fond de l’organisation de notre être, & nous manifester clairement ses rapports divers à un état futur. Mais ; n’est-il pas évident, que dans l’état présent des