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dans les parties XII & XIII de cette palingénésie.

Notre connoissance réfléchie dérive essentiellement de notre connoissance intuitive : c’est toujours sur des idées purement sensibles que notre esprit opère lors qu’il s’élève aux notions les plus abstraites. Je l’ai montré très en détail dans les chapitres XV & XVI de mon essai analytique. Si donc notre connoissance intuitive ne peut nous conduire à la certitude sur l’état futur de l’homme ; comment notre connoissance réfléchie nous y conduiroit-elle ? La raison tireroit-elle une conclusion certaine de prémisses probables ?

Si nous faisons abstraction du corps, pour nous en tenir à l’ame seule, la chose n’en demeurera pas moins évidente : une substance simple pourroit-elle jamais devenir l’objet immédiat de notre connoissance intuitive ? L’ame peut-elle se voir & se palper elle-même ? Le sentiment intime qu’elle a de son moi, n’est pas une connoissance intuitive ou directe qu’elle ait d’elle-même ou de son moi : elle n’acquiert la conscience métaphysique ou l’apperception