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nous conduire à la certitude sur cet état futur reservé à l’homme, il faudroit que nos sens ou nos instrumens nous démontrassent dans le cerveau une préorganisation manifestement & directement rélative à cet état : il faudroit que nous pussions contempler dans le cerveau de l’homme le germe d’un nouveau corps, comme le naturaliste contemple dans la chenille le germe du papillon.

Mais ; si ce germe du corps futur éxiste déjà dans le corps visible ; si ce germe est destiné à soustraire la véritable personne de l’homme à l’action des causes qui en détruisent l’enveloppe ou le masque ; il est bien évident, que ce germe doit être formé d’une matière prodigieusement déliée, & telle à peu près que celle de l’éther ou de la lumière.

Or est-il le moins du monde probable, que nos instrumens seront un jour assés perfectionnés pour mettre sous nos yeux un corps organisé formé des élémens de l’éther ou de ceux de la lumière ? Je prie mon lecteur de se rappeller ici ce que j’ai exposé sur l’imperfection & les bornes naturelles de nos connoissances