comme les cordes d’un instrument de musique, & on expliquoit par ces vibrations la propagation instantanée des impressions.
Mais, l’aptitude à vibrer suppose l’élasticité, & on a reconnu que les nerfs ne sont point élastiques. Il y a plus ; il est prouvé, que tous les corps organisés sont gélatineux avant que d’être solides : les arbres les plus durs, les os les plus pierreux, n’ont été d’abord qu’un peu de gelée épaissie : on conçoit même un tems où ils pouvoient être presque fluides. Quantité d’animaux restent purement gélatineux pendant toute leur vie : les polypes de différentes classes en sont des éxemples, & tous ces polypes sont d’une sensibilité exquise. Comment admettre des cordes élastiques dans des animaux si mols ?
Puis donc que les nerfs ne sont point élastiques, & qu’il est des animaux qui sont toujours d’une mollesse extrême, il faut que la propagation instantanée des impressions s’opère par l’intervention d’un fluide extrêmement subtil & actif, qui réside dans les nerfs, & qui concoure avec eux à la production de tous les phénomènes de la sensibilité & de l’activité de l’animal.