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pourquoi refuserions-nous à l’ouvrage du suprême artiste une prérogative qui annonceroit si hautement & sa puissance & son intelligence infinies ?

Combien est-il évident, que l’auteur de l’univers a pu éxécuter un peu en grand pour l’homme, ce qu’il a éxécuté si en petit pour le papillon & pour une multitude d’autres êtres organisés, qu’il a jugé à propos de faire passer par une suite de métamorphoses apparentes, qui devoient les conduire à leur état de perfection terrestre ?

Combien est-il manifeste, que la souveraine puissance a pu unir dès le commencement l’ame-humaine à une machine invisible, & indestructible par les causes secondes, & unir cette machine à ce corps grossier, sur lequel seul la mort éxerce son empire !

Si on ne peut refuser raisonnablement de reconnoître la possibilité d’une telle préordination, je ne verrois pas pourquoi on préféreroit d’admettre, que Dieu intervient immédiatement dans le tems, qu’il crée un nouveau corps organisé, pour remplacer celui que