n’est-il pas probable que l’homme a été préformé de maniére que la mort ne détruit point son être, & que son ame ne cesse point d’être unie à un corps organisé ?
Comment admettre en bonne métaphysique, des actes successifs dans la volonté immuable ? Comment supposer que cette volonté qui a pu préordonner tout par un seul acte, intervient sans cesse & immédiatement dans l’espace & dans le tems ?
Crée-t-elle d’abord la chenille, puis la chrysalide, ensuite le papillon ?
Crée-t-elle à chaqu’instant de nouveaux germes ?
Infuse-t-elle à chaqu’instant de nouvelles ames dans ces germes ? En un mot ; la grande Machine du monde ne va-t-elle qu’au doigt & à l’œil ?
Si un artiste nous paroît d’autant plus intelligent, qu’il a sçu faire une machine qui se conserve & se meut plus longtems par elle-même ou par les seules forces de sa méchanique,