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il faut que son ame demeure unie à un corps : si cela n’étoit point, ce ne seroit pas un être-mixte, ce ne seroit pas l’homme, qui dureroit & qui seroit perfectionné. La permanence de l’ame ne feroit pas la permanence de l’homme : l’ame n’est pas tout l’homme ; le corps ne l’est pas non plus : l’homme résulte essentiellement de l’union d’une certaine ame à un certain corps.

L’homme seroit-il décomposé à la mort, pour être recomposé ensuite ? L’ame se sépareroit-elle entièrement du corps, pour être unie ensuite à un autre corps ? Comment concilieroit-on cette opinion commune avec le dogme si philosophique & si sublime, qui suppose que la volonté efficace a créé tout & conserve tout par un acte unique ?

Si les observations les plus sûres & les mieux faites, concourent à établir, que cette volonté adorable a préformé les êtres organisés ; si nous découvrons à l’œil une préformation dans plusieurs espéces ;