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Cette connoissance est celle qu’il lui importe le plus d’acquérir, parce que c’est uniquement sur elle que repose son véritable bonheur.

Ce seroit la chose la plus contraire à la nature, que l’homme pût être véritablement heureux, en violant les loix du monde qu’il habite. C’est que ce sont ces loix mêmes qui peuvent seules conserver & perfectionner son être.

L’homme assujetti à ces loix par son créateur, aspireroit-il donc, en insensé, au privilége d’être intempérant impunément, & prétendroit-il changer les rapports établis entre son estomac & les alimens nécessaires à sa conservation ?

Il y a donc dans la nature un ordre préétabli, dont la fin est le plus grand bonheur possible des êtres sentans & des êtres intelligens.

L’être intelligent & moral connoît cet ordre & s’y conforme. Il le connoît d’autant mieux, qu’il est plus intelligent. Il s’y conforme avec d’autant plus d’éxactitude, qu’il est plus moral.