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que nous connussions la nature intime des deux substances.

Supposons qu’un habile naturaliste prétende avoir découvert un caractère distinctif de la plante & de l’animal : supposons que ce caractère est très marqué : ne resteroit-il pas toujours la plus grande incertitude sur son universalité. Ne faudroit-il pas que ce naturaliste eût fait le dénombrement le plus éxact de toutes les espèces de plantes & de toutes les espèces d’animaux, pour qu’il pût être sûr de la réalité de ce caractère ? & où seroit le naturaliste aussi sage qu’instruit, qui oseroit se flatter de connoître toutes les espèces des êtres organisés ?

Nous ne sçavons pas mieux où finit l’organisation, que nous ne sçavons où finit l’animalité. Nous ne connoissons point la limite qui sépare l’accroîssement par ntussusception de l’accroîssement par opposition. Mais ; nous entrevoyons assés, qu’une sorte d’apposition intervient dans le premier, puis qu’il résulte essentiellement de l’application successive de matières étrangères à un fond primordial.