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assés. Combien est-il utile que nous-nous pénétrions fortement du sentiment de notre ignorance, pour être plus reservés à prononcer sur les voyes de l’auteur de la nature !

Mon lecteur me permettra de le renvoyer ici à ces considérations philosophiques au sujet des polypes, qui occupent les trois derniers chapitres de la partie VIII de ma contemplation de la nature, & qui sont, comme je l’ai dit, une espèce de logique à l’usage du naturaliste.

Quand on n’a pas observé soi-même la nature, on se livre facilement aux premières idées qui s’offrent à l’esprit, sur certaines productions qui paroissent s’éloigner beaucoup de celles qu’on connoit le plus. C’est ainsi qu’un physicien, qui n’auroit jamais vu de polypes ni aucun de ces êtres microscopiques dont je viens de parler, admettroit aisément que ces êtres sont simplement irritables. Cette hypothèse lui plairoit même d’autant plus, qu’elle lui paroîtroit plus commode. Mais ; si ce physicien venoit une fois à observer ces