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de nouveaux sujets d’admirer la prodigieuse fécondité des voyes de la nature, & d’applaudir à la sagacité & à la marche judicieuse de son historien. Il ne regardera pas comme une trahison, si je saisis l’occasion qui se présente de faire connoître aux naturalistes, un des habitans les plus singuliers de ce monde microscopique, où notre observateur a fait des voyages si heureux & si instructifs.

J’ai eu même la satisfaction de faire avec ce nouvel argonaute un de ces voyages dont je transcrirai ici la rélation, telle que je l’ai écrite immédiatement après mon retour : la voici.

Les ruisseaux, les mares, les étangs fourmillent dans certains tems d’une multitude d’espèces différentes de très petits polypes & d’êtres microscopiques, qui n’ont point encore de nom. Une feuille, un brin d’herbe, un fragment de bois pourri tiré au hazard du fond d’un ruisseau, & mis dans un poudrier