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cette propriété de la fibre musculaire en vertu de laquelle elle se contracte d’elle-même, à l’attouchement de tout corps, soit solide soit fluide. C’est par elle, que le cœur, détaché de la poitrine, continue quelque tems à battre. C’est par elle, que les intestins séparés du bas-ventre, & partagés en plusieurs portions, comme nos vers, continuent pendant un tems, à éxercer leur mouvement péristaltique. C’est par elle enfin, que les membres de quantité d’animaux, continuent à se mouvoir après avoir été séparés de leur tronc. Dira-t-on que ces portions d’intestins, qu’on voit ramper sur une table comme des vers, sont mises en mouvement par une ame qui réside dans leurs membranes ? Admettra-t-on aussi une ame dans la queuë du lezard, pour rendre raison des mouvemens si vifs & si durables qu’on y observe après qu’on l’a coupée ?

Voudra-t-on encore que ce soit une ame logée dans l’aiguillon de la guêpe, qui le darde au déhors, assés longtems après que le ventre a été séparé du corcelet ?

Assurément ces faits sont bien aussi singuliers & aussi embarrassans, que ceux que j’ai rapportés dans le passage cité ci-dessus :