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Un doux et saint repos lui vient avec les Fêtes ;
Et, trois jours, le désert, sur l’aile des échos,
Entend monter sans fin de son abri mal clos
Les vieux versets pieux du grand preneur de bêtes.

Mais la neige toujours tombe du ciel glacé,
Toujours le blanc linceul étendu sur la terre
Épaissit et se tord sous l’ouragan polaire
Hurlant dans l’infini du bois bouleversé.

Dans cette immensité de tout un monde inerte,
Comme le naufragé dans une mer sans bord,
Loubier craint, affaibli par le jeûne et l’effort,
De périr en un coin de la forêt déserte.

Pourtant il porte encor lestement un poids lourd.
Et, lorsque le soleil pascal fondra la neige,
Un fourré le verra terrer son dernier piège
Et reprendre, joyeux, le chemin du faubourg.

                                       ***

Le voici maintenant qui rit et gesticule,
Entouré de sa femme et de ses dix enfants.