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Elle monte, elle monte et monte encore, encore.....
Puis elle fait pleuvoir dans l’air calme et sonore
Les notes d’un refrain sans fin et sans pareil.

Le doux poète ailé, dans ses envols sublimes,
Embrassant du regard toute l’immensité,
Voyant au loin décroître et s’effacer les cimes,
S’aplanir de la mer le grand flot tourmenté,
Applaudit l’homme au champ d’un cri plein de gaîté,
Nargue l’aboi des loups et l’horreur des abîmes.

Comme l’oiseau gaulois dans l’infini du ciel,
La France dit un chant qui jamais ne s’achève.
Jetant aux travailleurs un vivat fraternel,
Dans les sphères de l’Art toujours elle s’élève,
Et, l’œil vers l’Idéal, sur les ailes du Rêve,
Se rit des envieux qui lui crachent le fiel.

Oui, la France ressemble à la libre alouette
Dont le trille, au matin, éclate le premier
Et fait taire aussitôt le hibou, la chouette.....
Non pas au coq banal, stupide et chicanier,
Qui, roi de basse-cour, trône sur un fumier,
Et, ne pouvant monter, se moque du poète.