Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/194

Cette page n’a pas encore été corrigée

Notre mère. Oui, pour nous resplendissent des jours
D’abondance, de paix, d’orgueil, d’espoir et d’aise.
Quel avenir nous est promis ! quelle genèse !
Dans leur ascension vers le Beau, vers le Grand,
Rien ne peut arrêter les fils du Saint-Laurent.
Nulle race ne fut plus féconde et virile.
Hier encor nous étions à peine neuf cent mille,
Nous serons dans cent ans plus de vingt millions.
Nés d’un peuple chez qui bat le cœur des lions,
D’un peuple qui partout sème, fonde et délivre,
Aux bords laurentiens nous voulons faire vivre,
Sous le fier tricolore ou sous les fleurs de lis,
La France des Pasteurs, des Pascals, des Clovis.
Et, comme survécut cette France si belle
Aux cent coalitions qui fondirent sur elle,
Nous saurons résister à tout brutal effort
Tenté pour nous noyer ou changer notre sort,
Nous saurons déchirer tout drapeau tyrannique ;
Et nous accomplirons, sur le sol d’Amérique,
Pour la sainte Patrie et pour les saints Autels,
Des travaux glorieux, des travaux immortels
Comme tout ce qu’enfante une race choisie,
Immortels comme l’Art, la Foi, la Poésie,
Comme tout ce qui porte, ô sublime unité !
L’empreinte de la Gaule et de la Liberté !