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Son premier revers fut un suprême succès ;
Et, quand on le coucha dans le sol qu’une bombe
Avait ouvert non loin d’un bastion français,
Le feu d’une rancœur séculaire à jamais
S’ensevelit avec le guerrier dans sa tombe.

Tel Wolfe terrassé dans l’âpre engagement
Qui décidait du sort d’un peuple à la mamelle,
Par sa mort Montcalm a, sous notre firmament,
Commencé l’union qui lie étroitement
La puissante Albion à la Gaule immortelle.

Et, pendant que, pieux, monte vers le héros
L’hommage de la vieille et fière capitale,
Peut-être les vaillants et glorieux rivaux
Cherchent-ils, réveillés en leurs sombres caveaux,
A se serrer la main dans l’ombre sépulcrale.

Il semble que l’un d’eux nous dise en ce moment :
― Puisque Dieu veut qu’ici des races étrangères
D’un empire nouveau jettent le fondement,
Formez, mariant l’or pur au pur diamant,
De deux peuples naissants un grand peuple de frères !