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Qui pourrait voir pleurer la mère du Sauveur,
Et retenir ses larmes ?

Comment être témoin de ce dernier adieu,
Assister d'un œil sec aux douleurs du Calvaire,
Sur son fils expirant voir gémir une mère,
Et la mère d'un Dieu !

Pour fléchir du Très-Haut la justice irritée,
Un Dieu souffre la mort ; et les fouets des bourreaux,
Par la rage animés, font voler en lambeaux
Sa chair ensanglantée.

Une mère, témoin des maux qu'il va souffrir,
Aux tourments de la crainte abandonne son âme ;
Et son fils innocent, sur une croix infâme,
Rend le dernier soupir.

Mère du chaste amour, Vierge sainte, ô Marie !
Obtenez-moi le don de sentir vos douleurs :
Qu'en pleurant avec vous, de mes terrestres pleurs
La source soit tarie.

Des célestes ardeurs que mon cœur enflammé
Par votre exemple apprenne à s'immoler lui-méme.