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&a ciiaiiMiu inlilulee e tnnmif na-iu esl uiic tie cedes qui a cu ie plus lie populante ; ou y troupe le sentiment et la noblesse de 1 expression, elle s eleve quelquefois jusqu a la hauteur de 1 oJe. Elle ful chanlee dans les carrefours, dans les mansardes, dans les villages, dans les guinguelles des faubourgs, dans les diners ^ de corps, parloul enfln ou Ton chanlait.

Aujourd liui qu au lieu de chanter on fume, qu au lieu de s enlfiousiasmer on raillf (pour lie pas employer un mot trivial, qui du langa.se du peuple a passe dans celui du beau monde), anjmird liui , dis-je , on appelle les poesies milituires ou nalionales du rrjauoimsme, expression ne ologique employee par les feuilldonistes pour flelrir par le ridicule des souvenirs qui out cependaul quelque chose d bonorable ! II n y a plus assez de derision pour le.s exiles dr la Loire, ni assez de de dain pour les SolDots loboiimirs ; mais en revanche, on apolhe ose Uobcrt-filiuotrf !

On est pre 1 ! a dire, romme Menage a Cliapelain, en sorlant de la come die des JJrrrieuses ribieules : Hous auons rtt la fatblesse b npplattbir a res sotttees-la. 31 faut bruler re quc nous 000110 nbore.

Revenons a Emile Debraux, dont la reputation ful populaire, et qui se conlenla pendant sa vie d nne ce le brite qui ne de passait point la region des ateliers et de la petite propriele. II eul pu s v elever plus haul, si son caracierc indepeudant ue 1 avait enlraine jusqu a I liisouciance. II quitta jeune encore un emploi qu il avail a la bibliolbeque de 1 Ecole de Me ilecine, pour n &re plus que libre et Cliansonnier. II se crul apdlre, et ouLlia en chanlant la misero pre sente et celle qui menacail son aveuir. Beranger a peint ainsi sa situation :

aonit tionr bcs rnttes ? 

&amp ;lt ;!) ! uon, fllcesieurs, il logcnit ou greuitr.

jCc trmpa, au bruit Jire fetes enioroittes,

Uiipait, vapait I ljabit 5u fljuiisonnier.

Uniait I ljiocv, le bois inanquait a I dtre,

jCa nitre au noc& ctiurclait be flrurs,

31 grrlotiait ; mais sa muee folatre,

X)u pauore peuple allait ae erjrr (cs pleura.

Co tioir b (mile, ruoquaut notve Ijidtoire,

Jlu cabiiret cunoblit Irs e cljos !...

Echos sle riles doul 1 enivrenienl dure peu ! Debraux se conlenla de ces succes, enlonna refrains sur refrains, deviul l&amp ;gt ;me des reunions Ijriques el des goguelles chaiitantes. Nous n elevons point noire esprit quand nous ne choisissons pour admiraleiirs que ceux qui en out moins que nous. La pauvrele tl ses habitudes e nervent le gout el delruiscnl 1 e nergie. Beranger I a dit encore : (SU) ! le besoin, bit talent est rc cueil.

Debraux u avail que Irenle-lrois ans, lorsqu en femer 1831 une maladie chronique le conduisil au lombeau. II u a laisse qu uu Recueil de Chansons, donl quelques uncs seulemenl lui sunivroul. Avecson caraclere, s il eul ve cut plus longtemps, qu aurait-i ! laisse ? II n y avail, pour lui, plus rien a chanter : les gloires sont oubliees, les regrets soul e leints. L oubli eut suivi sa misere, el qnelque ami eut fail son epilaphe, comme Gilbert fit celle d un autre poele malheureux : Ca foim mit au tombeau iHalfilotre ignore !

Quand nous mourons, nous aulres, puuvres poeles, on dit un jour : c esl dommage ! el le leuderaain, on ne dil plus rieu.

Mais les chansons d Emile Debraux seronl loujours une page de noire hisloire , et 1 hisloire en chansons vaul mieux que 1 hisloire en romans, comme on la fail bien souvenl. Que de scenes de guise es, passe es sons silence, oubliees expres, donl on pourrail dire a ceux qui en fureul u les le moins ou m^me les acleurs, TE SOL VIENS-Tl ?.... DU