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FANFAN LA TULIPE


PAROLES D’ÉMILE DEBRAUX.






DESSINS PAR M. TRIMOLET


GRAVURES : 1ére et 4e planche, par M. Fontaine ; 2e et 3e planche, par M. J. Collignon,


Musique arrangée avec accompagnement de piano par M. H. Colet.


AIR : Boira qui voudra, larirette.





NOTICE.


Le pauvre Émile a passé comme une ombre,
Ombre joyeuse et chère aux bons vivants ;
Ses gais refrains vous égalent en nombre,
Fleurs d’acacia qu’éparpillent les vents…

Fleurs d’acacia qu’éparpillentBÉRANGER.


Peu de chansons ont obtenu les honneurs d’une popularité égale à celle de Fanfan la Tulipe. Lors de son apparition en 1819, elle passa rapidement des goguettes où elle avait pris naissance, dans les rangs de l’armée qui l’accueillit avec enthousiasme, et bientôt elle pénétra, rayonnante, dans les salons, où les souvenirs de notre gloire trouvaient encore des échos. On assure même qu’elle fut souvent chantée par le duc de Berry qui en aimait surtout la musique. Enfin, pour que rien ne manquât à son triomphe, le théâtre de la Gaieté en fit le sujet d’une charmante petite pièce qui eut une longue suite de représentations.

Ce n’est pas, cependant, que cette chanson fût regardée comme un chef-d’œuvre de purisme ou de poésie ; son esprit de bon aloi autant que d’à-propos, sa franchise nationale et son originalité sans prétention, en avaient seuls déterminé le succès. Émile Debraux, qui en est l’auteur, se souciait peu d’observer les règles du langage et de la versification, bien qu’il eût fait d’assez bonnes études pour être correct. La nature lui avait donné le secret de parler au cœur et de s’en faire comprendre, il n’aspirait pas