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leur langue n’ayant point changé, ces nations n’altérèrent pas ces dénominations locales. Iamblique, dans son Traité des Mystères, assure que les peuples asiatiques persévéraient dans leurs usages, que leurs mœurs ne changeaient point, et que les noms de lieux ou autres qu’ils avaient adoptés restaient constamment les mêmes[1]. Les Grecs au contraire, dit-il, amis de la nouveauté, ne faisaient qu’effleurer les choses sans rien approfondir ; méprisant les autres peuples, ils altéraient tout ce qu’ils en empruntaient, et le présentaient sous une forme nouvelle[2]. Cette opinion est confirmée par les faits, et plus particulièrement en Égypte qu’ailleurs.

Sous la domination des Perses, des Grecs et des Romains, les faibles restes de la nation égyptienne conservaient aux villes de leur pays les noms que leur avaient donnés leurs ancêtres. Les dénominations grecques furent seulement en usage chez les Grecs établis en Égypte, et chez ceux qui habitaient l’Europe.

  1. βαρβαροι δε μονιμοι τοις ηθεσιν οντες, και τοις λογοις Βεβαιως τοις αυτοις εμμενουσι. Iamblich. de Myster., sect. VII, cap. v, pag. 155 et 156.
  2. Φυσει γαρ Ελληνες εισι νεωτεροποιοι, και αττοντες φερονται πενταχη ουδεν εχοντες ερμα εν εαυτοις, ουδε οπερ αν δεξωνται παρα τινων διαφυλαττοντες· αλλα και τουτο οξεως αφεντες, παντα κατα την αστατον ευρεσιλογιαν μεταπλαττουσι. Id., cap. V, pag. 155.