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Ⲭⲏⲙⲓ, Chémi, Égypte ; Ⲫⲟⲩⲣⲟ, Phouro, Roi ; Ⲛⲓⲉⲣⲫⲏⲟⲩⲓ, Nierphéoui, Temples ; Ⲟⲩⲏⲃ, Ouéb, Prêtre, qu’il trouva dans le texte égyptien ; ceux de Ⲧⲟⲩⲏⲃ, Touéb, Prêtresse ; ⲏⲡ, ép, tribut ; ⲙⲉⲥ, mes, engendrer ; ⲛⲛⲟⲩϯ, annouti, divin, que nous y avons lus ensuite[1], étant des mots purement coptes, et plusieurs phrases que nous y avons analysées, étant entièrement et rigoureusement conformes à la grammaire copte, il est bien évident que ce dernier idiome est l’ancienne langue des Égyptiens. D’ailleurs la grammaire de cette langue, vraiment philosophique et unique dans ses règles, porte l’empreinte d’une antiquité très-reculée ; elle est le type admirable de la perfection que peut acquérir le mécanisme du langage.

Si elle ne devait nous conduire qu’à la connaissance des liturgies et des martyrologes, qui sont presque les seuls ouvrages écrits en copte, l’étude de cette langue ne serait pour nous que d’un bien faible intérêt ; mais lorsque l’on considère que ce n’est que par elle qu’on peut parvenir à la lecture des manuscrits égyptiens que

  1. Ce n’est pas ici le lieu de rendre compte du résultat de l’étude suivie que nous avons faite du texte égyptien de l’Inscription de Rosette, et de l’alphabet que nous avons adopté. Nous nous occuperons de cet important sujet dans la suite de cet ouvrage. En attendant, nous prions le lecteur de regarder comme exacts les résultats que nous lui présentons ici.