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Les V OYAGES DE ChAMPLAIN.

1604. Marguerite (i). Toute celle cofte du fueft eft terre beaucoups plus baiTe que celle des mines qui ne font qu’à vne lieuë & demye de la cofte du port de fainéle Marguerite, de la largeur de la baye, laquelle a trois lieues en fon entrée. le pris la hauteur en ce lieu, & la trouué par les 45. degrez & demy, & vn peu plus de latitude(2), & 17. degrez 16. minuttes de declinaifon de la guide-aymant.

Après auoir recogneu le plus particulièrement qu’il me fut poftible les coûtes ports & haures, ie ’ m’en retourné au paifage de l’iile Longue fans paffer plus outre, d’où ie reuins par le dehors de toutes les iftes, pour remarquer s’il y auoit point quelques dangers vers l’eau : mais nous n’en trouuâmes point, linon aucuns rochers qui font à prés de demye lieue des iftes aux loups marins, que l’on peut efuiter facilement : d’autant que la mer brife par deffus. Continuant noftre voyage, nous fufmes furpris d’vn grand coup de vent qui nous contraignit d’efchouer noftre barque à la cofte, où nous courufmes rifque de la perdre : ce qui nous eut mis en vne extrefme peine. La tourmente eftant ceflee nous nous remifmes en la mer : & le lendemain (3) nous arriuafmes au port du Mouton, où le iieur de Mons nous attendoit de iour en iour ne fachant que penfer de (1) Dans sa carte de 1632, l’auteur indique le port de Sainte-Marguerite à peu près en face du Petit-Passage de l’île Longue. Il lui donna ce nom parce qu’il y entra probablement le 10 de juin, jour de la fête de sainte Marguerite. . (2) Le fond de la baie Sainte-Marie n’est guère au-delà de 440 et demi, même sui¬ , vant la grande carte de l’auteur.

(3) C’était vers la mi-juin. «En ce port,» dit Lescarbot, « ilz attendirent vn mois. « Or on était arrivé au port au Mouton le 13 de mai. «Tandis,» ajoute-t-il, «on envoya Champlein avec vne chaloupe plus avant chercher vn lieu propre pour la retraite, & tant demeura en cette expédition, que fur la délibération du retour, on le penfa abandonner. » (Liv. iv, ch. 11.)

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