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pas opposées; qui souffre pour elle et pour moi , en pensant que j'ignore. toujours les ressources du mois qui suit , moi tîont le cœur ne fut jamais ferme à l'infortune : cet apologue me rendrait rès-philosophe.

Dites - moi , mon ami , si une fois embarqué dans cette besogne, je puis compter du moins sur vos indications , soit pour les anciens livres qui méritent d'être analysés , soit pour un choix de pièces fugitives ( littéraires ) dont je voudrais que cet ouvrage fût le dépôt , et pour lequel je ne puis arNoir un aussi bon guide que votre goût ex- quis et votre incorruptible conscience. Dites- moi aussi si vous croyez que je puisse compter sur des souscripteurs en France, dites-moi sur- tout, avec votre franchise et votre sagacité ordi- naires , ce que vous pensez de l'idée et du plan.

Ce que vous me dites de votre santé et de votre genre de vie me fait un très-grand plaisir , mais me donne de bien vifs regrets. Combien j'aurais vécu avec vous cet hiver ! combien j'aurais passé d'heures délicieuses , et cultivé mon âme et ma pensée'.car, ne vous y trompez pas, c'est mon esprit qui acquiert ici ; mon âme est veuve, philosophi- quement parlant, et ma pensée avorte, faute d'un ami qui l'entende ou qui l'éveille. Je combine une foule de rapports nouveaux ; et certainement il résultera, de ces rapprochemens et de ces com- binaisons, de bonnes choses , sur-tout quand je

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