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DE CIIAMFORT. 1 1 7

��Catherine, posant un tome de Voltaire , Ecrit pour condouloir aux chagrins du saint-père. Le pontife attendri, presque privé d'enfans. Veut déjà dans Moscou recruter des croyans ; Et bénissant tout bas l'auguste Catherine , Adresse un doux reproche à la grâce divine , Qui, contristant les saints, diffère trop long-temps D'unir l'église grecque à l'église latine. Hélas! tout vient trop tard: faut-il qu'un si grand bien Commence à s'opérer quand on ne croit plus rien ? [Ce qui suit s'adresse au feu roi de Suède. ) Une croisade noble est œuvre méritoire. Propre à toucher les cœurs des nobles Suédois , Utile à vos sujets, commcroans et bourgeois, Qui, resserrant leurs fonds, vous souhaitent la gloire D'Artus, de Galaor , ou d'Oger le Danois. Votre abord si prochain dans la riche Neustrie, Ce fief du grand Rollon promis à vos exploits, De vos Dalécarliens excitant l'industrie , Préviendra la faillite assez commune aux rois , Mais qu'on leur passe moins aujourd'hui qu'autrefois ; Car on se forme enfin ; et du fond de l'Ukraine , Avant que d'envoj^er sa botte souveraine, Charles, votre patron , balancerait , je crois : 11 craindrait qu'à Stockholm on ne se dit peut-être : « Essayons : Il faut voir, sous ce commode maître, » S'il n'eût pas mieux valu, pour un peuple indigné, )) Que sur lui dès long-temps cette botte eût régné. » Ah! nous n'eussions pas vu dépeupler nos campagnes, » En brigands , en soldats , changer nos laboureurs , » Sous des fardeaux virils haleter leurs compagnes, V. 8

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