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DE CH A M FOUT, 8^

rieux sur ce sujet, il ne faut pourtant pas laisser d'en dire mon sentiment, selon l'intelligence des modernes, pour ne pas me départir des choses qui sont rerues parmi eux.

Je commence par une observation nécessaire , en avertissant d'abord qu'on ne doit pas confon- dre la monodie des anciens avec ce qu'aucuns appellent maintenant monologues : car, quoique la monodie soit une pièce de poésie chantée ou récitée par un homme seul, l'usage néan- moins la restreint pour signifier les vers lugubres qui se chantaient par l'un de ceux qui compo- saient le chœur en l'honneur d'un mort; et l'on tient qu'Olimpe, musicien, fnt le premier qui en usa de la sorte en faveur de Pithon, au rapport d'Aristoxène.

Je m'étonne qu'iin moderne ait dit que la monodie est un poème composé pour un seul personnage, tel que la Cassandre de Licophron ; car n'étant pas même d'accord avec Scaliger touchant l'intelligence de ce simple terme poé- tique , il me semble qu'on peut bien aussi n'ap- prouver pas son opinion.

D'ailleurs, il y a des savans qui ne veulent point recevoir le mot grec pour signifier l'entre- tien d'un homme seul , mais bien un discours en tout semblable, sans aucune variété. J'estime donc que, de nos jours, on a nommé monologues, ce que les anciens appelaient en grec récit cViin seul personnage , par exemple , plusieurs églogues

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