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^8. OEUVRES

des sujets dont le fond lui fournisse les incidens et les obstacles qui doivent concourir à l'action prin- cipale ; mais lorscpie le sujet n'en suggère point, ou que les incidens ne sont point par eux-mêmes assez importans pour produire les effets qu'on se propose , alors le poète doit employer toutes les ressources de son art à lier tellement l'épisode à son sujet, qu'il y devienne comme absolument nécessaire.

Racine a donné, dans ^iinromaque et dans Iphi- géiiie , deux modèles admirables de la manière dont un épisode doit être lié à l'action. Dans j4n- dromaque , Oi'cste , ouvrant la scène , déclare à Pilade sa passion pour Hermione , et y intéresse tellement le spectateur, qu'on est tenté de prendre cet amour épisodique pour l'action principale. Il est le représentant de la Grèce; il vient demander à Pyrrhus le fils d'Hector ; enfin , son rôle est si bien lié à l'action qu'il est impossible de l'en séparer.

IVIéme artifice à peu près dans Jphigéiiie. Dès le premier acte, l'arrivée d'Eriphile est aimoncée ; on explique même le sujet de sa venue. Elle veut interroger Calchas sur le seciet de sa naissance; elle est liée d'amitié avec Iphigénie ; elle est cap- tive d'Achille, et Iphigénie le prie de la délivrer. C'est elle qui déclare aux Grecs le projet du dé- part de la reine et de la princesse ; c'est elle qui est la victime <lii saciilicr ([u'cUe veut hâter, et

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