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le dénoûment. Mais si cette exposition se fait en une scène, on n’a donc besoin pour cela, ni d’un, ni de deux actes. C’est la longueur du récit, sa nature et sa nécessité, qui déterminaient l’étendue de la protase à plus ou moins de scènes , la renfermaient quelquefois dans le premier acte , et le second.

Aussi, Vossius remarque-t-il que cette notion que Donat ou Evantlie ont donnée de la protase ( protasis est primus actiis initiumque drainatis ) , n’est rien moins qu’exacte; et il allègue en preuve le Miles gloriosus de Plante , où la protase, ce que Scaliger appelle rei suniina , ne se fait que dans la première scène du second acte ; après quoi, l’action commence proprement. La protase ne revient donc à nos deux premiers actes qu’à raison de la première place qu’elle occupait dans une tragédie ou dans une comédie , et nullement à cause de son étendue.

Ce que les anciens entendaient par protase, nous l’appelons préparation ou exposition du sujet , deux choses qu’il ne faut pas confondre. L’une consiste à donner une idée générale de ce qui va se passer dans le cours de la pièce , par le récit de quelques événemens que l’action suppose nécessairement. C’est d’elle que Despréaux a dit :

Que, dès les premiers vers, l’action préparée,
Sans peine du sujet aplanisse l’entrée.