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qu’il regardait attentivement. Ces gens-là sont d’une dure défaite. J’y ai déjà été pris. Je ne suis pas fâché non plus d’être délivré de ce médecin français. Rentrons ; avancez. Qu’est-ce qui arrive ? C’est Nébi ; il a l’air furieux. Serait-il mécontent de son emplette.



Scène VI.

Les Précédens, NÉBI.
Nébi.

Kaled, je viens vous déclarer qu’il faut vous résoudre à reprendre votre esclave, à me rendre mon argent, ou à paraître devant le cadi.

Kaled.

Pourquoi donc ? de quel esclave parlez-vous ? est-ce de cet ouvrier, de ce marchand ? Je consens à les reprendre.

Nébi.

Il s’agit bien de cela ? Vous faites l’ignorant : je parle de votre médecin français. Rendez-moi mon argent, ou venez chez le cadi.

Kaled.

Comment ! qu’a-t-il donc fait ?

Nébi.

Ce qu’il a fait ? J’ai dans mon sérail une jeune Espagnole, actuellement ma favorite ; elle est incommodée ; savez-vous ce qu’il lui a ordonné ?

Kaled.

Ma foi, non.