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qu’un dieu, près de l’abîme où nous devons périr,
même en nous le montrant, nous force d’y courir !
J’y tombe sans effroi, j’y brave sa colère,
le pouvoir d’un despote et les fureurs d’un père.
Ma mort…
elle fait un pas vers son fils.


SOLIMAN.


Non, tu vivras pour pleurer tes forfaits.
Monstre ! … de ses transports prévenez les effets ;
qu’on l’enchaîne en ces lieux, qu’on veille sur sa vie.
Tu vivras dans les fers et dans l’ignominie ;
aux plus vils des humains vil objet de mépris,
sous ces lambris affreux teints du sang de ton fils.
Que cet horrible aspect te poursuive sans cesse ;
que le ciel, prolongeant ton obscure vieillesse,
t’abandonne au courroux de ces mânes sanglans ;
que mon ombre bientôt redouble tes tourmens,
et puisse en inventer de qui la barbarie
égale mes malheurs, ma haine et ta furie.