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joindre un plus doux hommage à leur obéissance ;
ou, si quelque coupable a besoin d’indulgence,
vos cœurs à la pitié peuvent s’abandonner ;
et, sans effroi du moins, vous pouvez pardonner.


ACTE 4 SCENE 4


SOLIMAN, LE PRINCE, ZÉANGIR.


SOLIMAN.


Vous me voyez encor, je vous fais cette grâce ;
je veux bien oublier votre nouvelle audace.
Sans ordre, sans aveu, traiter avec Thamas,
est un crime qui seul méritait le trépas.
Offrir la paix ! Qui ? Vous ! De quel droit ? à
quel titre ?
De ces grands intérêts qui vous a fait l’arbitre ?
Sachez, si votre main combattit pour l’état,
qu’un vainqueur n’est encor qu’un sujet, un
soldat.


LE PRINCE.


Oui, j’ai tâché du moins, seigneur, de le paraître,
et mon sang prodigué…


SOLIMAN.


Vous serviez votre maître.
Votre orgueil croirait-il faire ici mes destins ?
Soliman peut encor vaincre par d’autres mains.
Un autre avec succès a marché sur ma trace,
et votre égal un jour…


LE PRINCE.


Mon frère ! Il me surpasse ;