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Tout l’ordonne, le ciel, la nature, l’honneur.
Respecte cette loi qu’ils font tous à mon cœur,
je t’en conjure ici par un frère qui t’aime,
par toi, par tes malheurs… par ton amour
lui-même.
à Azémire.
joignez-vous à mes vœux ; c’est à vous de fléchir
un cœur aimé de vous, qui peut vouloir mourir.
Le Prince, avec transport.
C’en est fait, je me rends ; ce cœur me justifie.
Je vous aime encor plus que je ne hais la vie.
Oui, dans les nœuds sacrés qui m’unissent à toi,
ton triomphe est le mien, tes vertus sont à moi.
Va ; ne crains point, ami, que ma fierté gémisse,
ni qu’opprimé du poids d’un si grand sacrifice,
mon cœur de tes bienfaits puisse être humilié ;
et connaît-on l’orgueil auprès de l’amitié !


ACTE 2 SCENE 4


LE PRINCE, ZÉANGIR, AZÉMIRE, ACHMET.


ACHMET.


Pardonnez si déjà mon zèle en diligence
à vos épanchemens vient mêler ma présence :
mais d’un subit effroi le palais est troublé.
Déjà, près du sultan le visir appelé,
au prince.
prodigue contre vous les conseils de la haine.
La moitié du sérail, que sa voix seule entraîne,
séduite dès long-temps, s’intéresse pour lui ;
même on dit qu’en secret un plus puissant appui…