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il vous faut implorer mon secours, ma faveur.
Régnez, et de vous seul dépend votre bonheur ;
et, sans avoir besoin qu’une mère y consente,
vous verrez à vos lois la terre obéissante.


ACTE 1 SCENE 3


Zéangir seul.
Quels assauts on prépare à ce cœur effrayé !
Craindrai-je pour l’amour, tremblant pour l’amitié ?
ô mon frère ! ô cher prince ! Après un an d’absence,
hélas ! était-ce à moi de craindre sa présence ?
J’augmente ses dangers… je vole à ton secours…
et c’est ma mère, ô ciel ! Qui menace tes jours !
Se peut-il que d’un crime on me rende complice,
et que je sois formé d’un sang qui te haïsse ?


ACTE 1 SCENE 4


ZÉANGIR, AZÉMIRE.


ZÉANGIR.


Ah ! Princesse, apprenez, partagez ma douleur.
Ma voix, de la sultane implorant la faveur,
et de mes feux secrets découvrant le mystère,
allait à mon bonheur intéresser ma mère,
quand j’ai compris soudain, sur un affreux discours,
quels périls vont du prince environner les jours.


AZÉMIRE.


Eh quoi ! Que faut-il craindre ? Et quel nouvel
orage…


ZÉANGIR.


Souffrez qu’entre vous deux mon âme se partage ;