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170 OEUVRES

îoppe, d'une manière comique, les replis du cœur humain dans la passion qui lui est la plus chère. On a cru long-temps , d'après quelques ariettes des opéras de Quinaut, et d'après les ouvrages de presque tous ses successeurs , que l'amour, sur la scène lyrique , ne devait être que de la simple ga- lanterie. Mais après la mort de ce poète , on lui a rendu justice, comme à Racine, sur l'usage qu'il avait fait de l'amour. Ce n'est que depuis ce temps qu'on s'est souvenu que Quinaut l'avait peint comme une passion terrible, ennemie du devoir, combattue par les remords, détruisant l'héroïsme, et menant , comme la vraie tragédie , au crime et au malheur. Alceste , dans Quinaut comme dans Euripide, offre le triomplie de l'amour conjugal. Dans Thésée^ c'est une Médée qui s'écrie :

Le destin de Médée est d'être criminelle ; Mais son cœur était fait poui- aimer la vertu.

Mon cœur aurait encor sa première innocence S'il n'avait jamais eu d'amour.

Mon frire et mes deux fils ont été les victimes

De mon implacable fureur ;

J'ai rempli l'univers d'iiorreur : Mais le cruel amour a fait seul tous mes crimes.

Dans Atjs , c'est un amant qui immole sa maî- tresse sans la connaître.

Atys, Atys lui-même Immole ce rpi'il aime.

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