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lG4 OEUVRES

Uiî des grands secrets de Tart dramatique, c'est de faire sans cesse contraster les caraclères avec les situations.

��AMOUR.

��Cettj': passion est devenue , surtout parmi les modernes , l'âme de tous les théâtres : tragédies , comédies , opéras , elle s'est emparée de tout. Voyons par quels degrés elle y est parvenue , et examinons-la successivement dans la tragédie, la comédie et la tragédie lyrique.

Les anciens n'ont presque pas mis d'amour dans leurs tragédies. Phèdre est presque la seule pièce de l'antiquité, où l'a nour joue un grand rôle et soit vraiment théâtral ; dans Alceste^ il est plutôt un devoir qu'une passion.

Les Grecs ne se sont jamais avisés de foire entrer l'amour dans des sujeïs aussi terribles (ju'OEdJpe , Electre , Iphigénie en Tauride : de pins, ils n'avaient point de comédiennes; les rôles de femmes étaient joués par des hommes masqués, et il semble que l'amour eut été ridicule dans leur bouche.

Chez les iioniains, ii n'occupa guères que la scène comique, il est étoimant que ia Ûidoii de Virgile n'ait point appris aux poètes combien l'amour pourrait devenir terrible et théâtral ; peut-être l'était-il dans la Médéc d'Ovide , si l'on en juge par son grand succès , et surtout par la manière dont l'auteur a traité cette passion dans

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