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térét bien entendu pour la régence et pour lui- même , avait rehaussé le jansénisme et le parle- ment , aspira depuis au chapeau de cardinal , et dans ce dessein , se fit auprès du saint-siège un mérite da persécuter les jansénistes , et de faire enregistrer la bulle. On ne cesse d’admirer l’absurde intérêt que le régent prit à cette affaire, et le ridicule chagrin que lui causa sa fille, l’abbesse de Chelles, que d’abord il avait faite janséniste , en lui donnant un directeur de ce parti, mais qui resta fidèle à cette doctrine, lorsque Dubois eut intérêt de persécuter le jansénisme. Cette princesse , qui avec l’esprit de son père en avait l’extrême vivacité , s’était tellement attachée à cette secte , qu’elle était devenue la plus grande théologienne du parti , et , déguisée en sœiu’ converse, avait confondu le cardinal de Bissy. IjC cardinal vaincu se mit en colère comme de raison , eut recours à sa qualité de prince de l’église ( titre avec lequel on n’a jamais tort)., et parla de mettre en pénitence la sœur converse , qui à, son tour se fit connaître , et reçut ( comme princesse ) les excuses du cardinal humilié et ( qui pis est ) du théologien battu. Cette obstination de l’abbesse de Chelles fut une vraie peine pour le duc d’Orléans; et cette peine dura, car la princesse demeura toute sa vie la patronne et la protectrice du parti janséniste.

Il paraît difficile d’écrire sérieusement l’histoire de cette époque. Il faut savoir d’autant plus de gré