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que si la main du plus habile anuurier y avait passé. L'admiration du voyageur pour leurs clief's- d'œuvres eu ce genre les flattait infiniment, car il y a de l'amour-propre chez les Caffres ; et M. le Vaillant exprime, d'une manière pittoresque, l'é- nergie de ce sentiment dans la personne d'un jeune Caffre dont il admirait l'adresse à lancer la zagaie. « Les témoignages d'admiration qu'excitait parmi nous , dit-il, notre jeune chasseur , agrandissaient son regard, et développaient les muscles de son vi- sage. Il mesurait ma taille, se rangeait à mes côtés ; il semblait me dire : toi , n?oi. »

Quoique M. le Vaillant tirât de ses hôtes plu- sieurs éclaircissemenssur la Caffrerie,il n'étail pas moinsdominé du désir de pénéti'er dans l'intérieur du pays. Il trouva une violente opposition dans ses Ilottentots. Elle redoubla après le départ des l'.aiïres. Mais impatient de satisfaire sa curiosité , et s'étant assuré de quelques-uns des plus fidèles, il se résolut à ])artir avec cinq d'entre eux , n'exi- geant des autres, qui d'ailleurs avaient beaucoup d'attachement pour lui, d'autre preuve de fidélité que de l'attendi'e et de garder son camp qu'il lais- sait sous la surveillance du plus âgé d'entre eux , pour lequel ils avaient beaucoup de respect. 11 partit donc ; et après une marche dirigée vers le canton qu'habitaient ceux qui élaientvenusle voir dans son cani]) , il arriva , et fut fort étonné de trouver leurs cabanes abandonnées, et, coujuic il dit , un ( iiipiîe désert dont il prit possession.

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