Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/463

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE CIIAMFORT. /(')()

adorée ; et le vaiiiqiieiir de Berghen est le seul à qui le sort refuse de rajeunir une renommée vieillie , et d'emporter au tombeau l'hommage des cœurs vraiment français.

Non, Monsieur le duc, les grands deslins de M. le duc de Broglie ne sont pas encore remplis ; et c'est avec transport que je vois s'ouvrir devant lui une nouvelle carrière de gloire et de pi-os- périté. La première opération de M. le maréchal a été d'ordonner la formation d'un camp de trente mille hommes à quelques lieues de Paris ; et , pour ne parler d'abord que de l'intention po- litique de ce camp , vous sentez l'avantage im- mense qu'il y a , pour le bon parti , de persuader au roi la grandeur du péril où nous sommes ; et comment uy serait-il pas trompé, envoyant cet amas de troupes étrangères et nationales , ce train formidable d'artillerie, etc. ? De plus, vous voyez quelle abondance de numéraire va jeter dans Paris le voisinage de trente mille soldats qui arrivent chargés d'argent , fruit de leurs écono- mies ; cet abondant numéraire refluera vers le trésor royal , ranimera la circu'îation , rétablira la confiance et se répandra dans tons les canaux du commerce et de l'industrie. On objecte le danger de la disette , auquel ce surcroît de con- sommation expose la capitale ; mais quel est le bien sans inconvénient ? D'ailleurs, ne connaît- on pas les intentions hostiles et dangereuses des capitalistes , des rentiers et en général des bour-

�� �