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4^ OEUVRES

dans son camp, de cette troupe nouvellement ar- livée. Leur chef s'approcha pour hii faire son compliment. Derrière lui , marchaient les femmes dans toute leur parure, luisantes et bien boug- houées^ c'est à dire, saupoudrées d'une poussière rouge , nonmiée boughou. Elles lui offrirent cha- cune leur présent ; une donna des œufs d'au- truche , l'autre un jeune agneau, d'auties du lait contenu dans des paniers d'osier , d'ime texture assez serrée pour servir même à porter de l'eau. On devine bien que le voyageiu- ne demeura pas en reste. L'eau-de-vie , le tabac , les briquets , l'amadou pour les hommes , les bijoux , les col- liers , la verroterie pour les femmes , tout fut pro- digué à ses nouveaux botes. Ici l'auteur se com- plaît à peindre tous les charmes de sa société gonaquoise. Une jeune fille, qu'il nomme iWz/v'/M ( fleur j , en était l'ornement, et devint bientôt sa compagne ;« car , dit-il, dans les déserts de l'Afrique, il ne faut pas même oser pour éli'O heu- reux. » Nous n'élevons aucuns doutes sur les per- fections de Narina ; mais , au risque de redoubler l'aversion que M. 1(> Vaillant montre pour les vers en plusieurs endroits de son ouvrage, nous lui citerons ceux-ci :

Le j)lus triste vaisseau fut loii{,'-tenij)s si)n .s< jour. 11 t(jiuhe le rivage, à l'instant tout l'invite;

Kt pour Lisis , dans ce l)eau jour , \:.\ ))reniière Philis des hameaux (riil( ntoiir

J'.st la MiUane favorite,

Kt le iniraele rie l'anionr.

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