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dans la rédaction de ses Mémoires , un langage révolutionnaire qui forme le contraste le plus étrange avec le caractère et le tour d'esprit si connu de ce doyen des courtisans despotes. Le mauvais succès de cette bigarrure grotesque au- rait dû corriger M. Soulavie , et l'avertir de se borner à remplir de son mieux les Ixjnctions d'é- diteur et de compilateiu': ce qui même était déjà plus qu'il ne pouvait faire; car si ce travail n'exige pas de talent , il demande au moins des connais- sances , de la méthode et quelque habitude d'é- crire ; il demande qu'on sache au moins un peu de français , et M. Soulavie ne sait pas chi tout sa langue et la parle très-mal. Mais qu'inq^orte ? on veut faire le philosophe , le législateur , le savant, à quelque prix que ce soit; et l'on fait des phrases, et puis des phrases , qui n'ont pas de sens ; et l'on accumule les erreurs, et les bévues, et les solé- cismes ; et l'on nous annonce encore fastueuse- ment im ouvrage sur le progrès des lettres sous le règne de Louis 'sm. Il faut voir comment M. Sou- lavie est en état de faire un pareil ouvrage.

M. Soulavie , qui était auparavant M. l'abbé Soulavie , s'étend particulièrement siu' le clergé , et en vient encore à nous prouver que c'est Vigno- rance qui l'a perdu. On a déjà réfuté ( i ) cette faus- seté notoire pour tout homme un peu instruit; et puisqu'il la répète , j'ajouterai que MM. l'an-

^) Dans X Extrait des Mémoires de Mdssillon.

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