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mais, dans notre langue, qu'aux choses de la religion et du salut, et par opposition aux choses temporelles.

11 dit, en propres termes , que les fables de U Motte sont fort sottes ; c'est ce jugement qui est ime sottise. Les fables de la Motte ne sont rien moiiis que sottes ; et ce n'est pas l'esprit qui lui manquait ; il s'en faut de beaucoup ; ces fables sont presque toutes fort ingénieuses ; ce qui leur manque, cr\st le naturel et la grâce , genre d'es- prit rare et précieux , nécessaire sur-tout dans la fable ; et pourtant la Motte est parvenu, seule- ment à force d'esprit , à faire quelques fables qui sont encore les plus jolies que nous ayons, je ne dirai pas après La Fontaine, mais depuis La Fon- taine ; car après lui , il n'y a rien.

« La première idée de la formation du régiment de la calote ( dit encore l'auteur des Mémoires , toujours avec la même gravité ) fut de former une société qui aurait pour but de corriger les mœurs , de réformer le style à la mode en le tournant en ridicule , et d'érig^er un tribunal op- posé à celui de l'académie française.

On a vu dans ce que j'ai cité, et l'on peut voir dans tout le reste , avec quel style ces messieurs voulaient ré/orwer le style dés autres ; on a vu, par les calomnies atroces et impudentes contre Vol- taire , comment ils prétendaient corriger les mœurs ; et pour ce qui est de l'académie, si le stvle des com|;limens de réception et des pièces cou-

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