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PE CllAMFORT. /jai

testable j et passé Finstaiit de la ciii'iosité et de la malignité, deux passions pour qui tout est bon , la lecture en est dégoùiante ; 2° l'uniformité d'un cadre toujours le même , devait à la longue rebu- ter le public qui veut une sorte de variété, même dans la méchanceté qui l'amuse; 3" pour vaincre cette monotonie, le talent même n'aurait pas suffi ; et si le talent se permet quelquefois une saillie, une facétie, soit pour s'égayéli', soit pour se venger, il ne fait pas métier de brocarder indif- féremment tout le monde : il n'y en a point d'exemple : c'étaient donc les derniers des écri- vains, ou quelques méchî^ns obscurs et timides , ou des hommes médiocres et vains qui se faisaient une occupation et une jouissance de ces sortes de libelles; et les productions de ces gens- là ne sont jamais de durée ; [f dès que ce cadre fut connu, l'esprit de parti s'en empara; et si quel- cjues gens avaient été attaqués avec justice, quoi- que grossièrement , bientôt on s'adressa s'.u'-tout au mérite et à la réputation en tout genre, parce que les méchans et les jaloux ont un instinct (et c'est le seul qu'ils aient), qui les avertit qu'en ra- baissant tout ce qui vaut qr.elque chose , ils au- ront tous les sots pour eux. C'est ce calcui sûr et facile qui a fait subsister tellement quellement les Fréron, les Sabatier de Castres, les Clément, les Linguet, les Royou, et autres de la même treropC;, qui n'avaient précisément que ce qu'il faut d'es- prit pour être paruîi les sots , ce que les béliers in. 27

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