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Di: CHAMFORï. 4ll

<î'autres sentimens que ceux qa iU ont pu expri- mer entre eux.

Puisque nous en sommes aux mariages ex- traordinaires, il ne faut pas oublier celui de Bossuet avec mademoiselle de Mauléon. On a beau- coup crié contre Voltaire pour en avoir parié le premier : M. de Maurepas le rapporte comme un fait certain.

Un autre mariage qui ne laisse pas d'avoir aussi des singularités , c'est celui d'un roi de France avec la fille d'un staroste polonais, que les ar- mes de Charles xii avaient fait un moment roi de Pologne, et qui depuis, dépouillé et fugitif, s'était retiré à Weissembourg , où il était dans une telle misère, qu'il fallut d'abord envoyer des chemises à sa fille en lui offrant la couronne de France. Ce n'était pas qu'elle fut dans le cas de la belle Mazarin, à qui madame de Sévigné écrivait si plaisamment : « Vous voyagez comme une hé- » roïne de roman; force diamans et point de chemi- ses. » La fille de Stanislas n'avait pas plus de l'un que de l'autre ; et pour premier présent de noces, elle reçut un trousseau complet. Le comte de ]Mau- repas trouve cette alliance monstrueuse: il est bien vrai que c'était l'ouvrage d'une madame de Prie , maîtresse du premier ministre (M. le duc), et qui lui persuada que, pour rendre son pouvoir inébranlable, il fallait donner au roi une femme qui ne fut rien par elle-même, et qui c#3vant tout au ministre , fût aussi tout entière à lui. Mais on peut

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